Perrine Boutin

Responsable du Master professionnel « Didactique de l’image : production d’outils pédagogiques et art de la transmission » (Université paris 3 – sorbonne nouvelle)

Le Master professionnel « Didactique de l’image : production d’outils pédagogiques et art de la transmission » a été créé au sein du Département Cinéma et Audiovisuel de l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris III). Il vise à ériger la didactique de l’image en discipline à part entière et traite des différentes manières d’enseigner par l’image. Il s’agit à la fois de doter les étudiant·es d’outils d’analyse et de méthodes de travail adaptés à l’utilisation de l’audiovisuel dans toutes les formes d’activités de médiation, et de faire acquérir une méthodologie dans la production d’outils pédagogiques, qu’il s’agisse d’outils traditionnels (écrits, audiovisuels), de « nouvelles » technologies ou d’autres formes de pédagogie (site, jeux éducatifs en ligne, audio-guides interactifs…).

Il met donc en œuvre une pratique pédagogique et une réflexion théorique sur les objets (images fixes ou animées, dispositifs sonores) qui servent de support à une action éducative. Ces objets peuvent prendre des formes très diverses, tant sur le plan institutionnel qu’à l’échelle des contenus.

Si les pratiques professionnelles qui emploient l’image comme support pédagogique sont multiples, le Master se situe exclusivement dans le champ de la didactique de l’image par l’image et plus particulièrement de la didactique du cinéma par le cinéma, ce qui est une singularité dans le vaste champ de la didactique visuelle et des nombreuses formations attenantes à la médiation culturelle, souvent appelées « parcours image ».

Les étudiant·es du Master acquièrent des connaissances théoriques dans le domaine des sciences de l’éducation et de la médiation culturelle ainsi qu’une méthodologie de l’analyse audiovisuelle et de la transmission. Ils conçoivent et réalisent des outils pédagogiques sur l’histoire et l’esthétique des images : documentaires didactiques, webdoc et « serious game ». Ils apprennent à concevoir et à animer des ateliers, en particulier pour le jeune public, à programmer des films et à monter des animations culturelles, à former des enseignant·es du primaire et du secondaire, par exemple pour les opérations École, Collège et Lycéens et apprenti·es au cinéma, et des conférenciers/médiateur·rices pour les institutions muséales et les programmes pédagogiques des collectivités territoriales. Une partie des enseignements du Master est également consacrée au montage financier des projets et à la maitrise des logiciels nécessaires à ces multiples compétences (XPress, Final Cut Pro, Photoshop, Dreamweaver, Flash…).

Les étudiant·es intéressé·es par cette formation viennent essentiellement de trois parcours. En formation initiale, il s’agit d’étudiant·es venant des filières médiation culturelle, sciences de l’éducation ou cinéma et audiovisuel. Nous avons aussi de nombreux·ses candidat·es issu·es du monde éducatif : professeur·es des écoles, enseignant·es du secondaire ou en classe préparatoire cinéma, documentalistes… Ces professionnel·les suivent le Master pour réfléchir à l’usage de l’image dans un cadre scolaire et acquérir une légitimité plus grande en tant que référent·es cinéma et audiovisuel dans leurs établissements. Le troisième public est celui des professionnel·les de l’audiovisuel — monteur·ses, documentaristes, plasticien·nes, vidéastes — qui cherchent à acquérir une meilleure connaissance des possibles en matière de médiation cinématographique.

Les activités visées par les diplômés se situent essentiellement dans deux univers, eux-mêmes très divers : celui des industries culturelles et celui des institutions. Certain·es diplômé·es deviennent concepteur·rices de projets numériques pour les institutions culturelles (musées, centres d’art, cinémathèques, lieux de productions audiovisuelles, chaines spécialisées). D’autres réalisent des outils pédagogiques audiovisuels et/ou numériques (DVD, bonus de films, sites Internet, produits interactifs ou virtuels, MOOC, serious game, webdocumentaires, etc.). D’autres encore travaillent comme animateur·rices, médiateur·rices et formateur·rices en éducation à l’image, dans des salles de cinéma ou d’autres structures culturelles accueillant un public.

En somme, les diplômé·es travaillent dans tous les domaines, privés ou publics, où les images sont un enjeu ou un outil de formation. Il arrive que les diplômé·es changent de voie, comme cette documentariste qui a choisi après sa formation de devenir professeure des écoles mais en général, les étudiant·es qui ont déjà une expérience professionnelle dans l’enseignement ou dans l’audiovisuel restent dans ce secteur, avec une réflexion sur leur pratique plus aboutie et une plus grande maîtrise des objets et de leur conceptualisation.

Témoignage publié dans le guide des formations 2016.